Qu’est-ce qu’une coopérative ?
Une coopérative est « une entreprise où les droits de chaque associé à la gestion sont égaux et où le profit se réparti entre eux ».
Il existe plusieurs types de coopératives : les coopératives de consommateurs, les coopératives de producteurs, les coopératives de travail, les coopératives de travailleurs actionnaires, les coopératives de solidarité, les coopératives bancaires (et d’autres types en fonction des régions du monde).
La coopérative agricole est une coopérative de producteurs.
Comment fonctionne une coopérative agricole et quel est son rôle ?
Les caractéristiques d’une coopérative agricole
La coopérative est une entreprise créée par des agriculteurs, qui leur appartient, qu’ils approvisionnent et qu’ils dirigent eux-mêmes.
Les agriculteurs se regroupent pour produire en meilleures quantité et qualité.
La coopérative permet également de valoriser leurs produits (notamment via leurs transformations) et ensuite de les écouler.
Les avantages d’une coopérative agricole
Les coopératives agricoles permettent notamment :
- De structurer les secteurs concernés (bovins, ovins, céréaliers etc.) en regroupant en leurs seins une multitude d’agriculteurs.
- Un meilleur écoulement des produits et cela de manière assez certaine car la vente des produits peut se faire en très grosse quantité.
- De minimiser les coûts et de maximiser la rentabilité (achat de machine, mutualisation des biens, négociation de contrats avec les distributeurs etc.)
- De créer du lien social et participer au développement économique local.
- En plus de l’alimentation humaine, les coopératives agricoles ont également la possibilité de produire et de vendre leurs produits aux fins d’alimentation animale, de la fabrication de cosmétique ou de matériaux pour, par exemple, se chauffer.
Néanmoins, il existe également des reproches récurrents à l’égard des coopératives.
Les reproches régulièrement faits au modèle coopératif
Il est régulièrement soulevé le fait que l’essence initiale des coopératives à été détournée au profit d’un capitalisme exacerbé et ce notamment du fait de la naissance de coopératives multinationales aux ambitions que certains qualifieraient de « floues ».
Afin de réguler ce modèle, il existe toutefois des principes, dénominateurs communs de toutes les coopératives.
Les principes régulateurs d’une coopérative
Ces principes sont formulés par l’Alliance Coopérative Internationale, fédération coopérative fondée en 1895, qui est la représentante du modèle coopératif auprès de l’ONU (Organisation des Nations Unies) et de l’OIT (Organisation Internationale du Travail).
Ils sont au nombre de sept, à savoir :
- L’adhésion est volontaire et est ouverte à tous :
Toutes les personnes en capacité de participer à l’activité et d’utiliser les services de la coopérative peuvent y accéder, toute discrimination basée sur le sexe, la religion, la classe sociale ou encore l’origine ethnique est également prohibée.
2. Principe de démocratie :
« Un homme une voix », la coopérative est dirigée par ses membres et ceux-ci ont des droits de votes égaux.
3. Principe de solidarité et d’engagement envers la communauté :
Tous les membres s’engagent les uns envers les autres et ce, même en cas de pertes et de profits.
Cela s’oppose donc en principe au modèle capitaliste qui se base sur la seule recherche du profit et de la rentabilité.
Les coopératives ont pour objectif de contribuer au développement de tous leurs membres.
4. Principe de participation économique :
Tous les membres contribuent à la constitution du capital de la coopérative (en argent, en matériel ou autres) de manière équitable.
Les profits sont distribués entre les coopératives et une partie est mise en réserve pour le bon fonctionnement de la coopérative.
5. Principe d’éducation, d’information et de formation :
Au sein des coopératives, tous les membres (dirigeants ou non) ont accès à toutes les informations relatives à la coopérative.
Par ailleurs, toute personne (même non membre) a accès aux informations relatives à la nature des activités de la coopérative.
6. Principe d’indépendance et d’autonomie :
Les coopératives sont autonomes car gérées par leurs membres.
En cas de participation économique externe (gouvernementales etc.), cela est réalisé dans la limite de la préservation de l’autonomie de la coopérative.
Toute situation de dépendance économique extérieure est donc proscrite.
7. Principe de coopération entre les coopératives :
Les coopératives ont vocation à œuvrer ensemble au sein de structures locales, nationales ou internationales dans le but de faire prospérer le mouvement coopératif et par ricochet, ses membres.
Conclusion :
En définitive, il est possible d’affirmer que globalement, en Afrique, le modèle coopératif est déjà bien ancré dans les habitudes.
En effet, il est coutume que les agriculteurs mutualisent leurs outils (notamment les plus onéreux comme les engins motorisés) mais également les forces humaines, l’union faisant littéralement la force.
En comparaison, en France, une marque alimentaire sur trois vient d’une coopérative et trois agriculteurs sur quatre font partie d’une coopérative ce qui favorise une agriculture industrielle et compétitive au niveau national et international.
Le modèle coopératif agricole est donc très compétitif et gagnerait à s’institutionnaliser davantage sur le continent africain, et d’autant plus dans les pays dont le potentiel agricole est actuellement encore bridé.
SEPHORAGRO
APITHY Séphora
Juriste spécialisée en droit de l’agriculture et des filières agro-alimentaires

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